Comment notre compréhension de la folie a-t-elle changé ces dernières années ? Quelles conséquences sur les perceptions des limites entre « normalité » et « folie » ?
D’un côté l’évolution des conceptions des psychopathologues, et de l’autre les différentes demandes sociales concernant cette distinction.
Les psychopathologues, qu’ils soient psychanalystes ou phénoménologues – deux tendances particulièrement significatives – sont passés en quelques décennies d’une conception de la folie comme « erreur de perception et de jugement» à la notion selon laquelle la folie consisterait avant tout en une profonde modification, une fragilisation de l’expérience corporelle, du vécu des limites du corps provoquant un bouleversement de la structure du monde.
Cette position a finalement été suivie par une large partie des travaux cognitivistes, sous des formulations diverses.
Mais les discours les plus fortement représentés dans l’espace public se trouvent en porte à faux par rapport à cette vision moderne, que ce soit sur le plan neurobiologique, médiatique, ou dans le champ des nouvelles technologies.
Quelles nouvelles responsabilités nous imposent ces données ?